Mon jardin japonais

Installation au sol, dimensions variables et matériaux mixtes, 2014-2015 – Production GENERATOR/ 40mcube, EESAB, Self Signal 

 

 

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Vues de l’exposition GENERATOR#1, Frac Bretagne, Rennes, France, Octobre 2015 – (avec Camille Bondon, Rémi Duprat, Aurélie Ferruel et Florentine Guédon ) – Photographies Camille Tan

 

L’installation se compose en majeure partie d’objets et de matériaux collectés pendant sept mois, dans la ville de Rennes et sa périphérie, et autour de l’atelier de l’artiste. Elle reflète l’imprégnation d’un lieu à travers la mise en scène d’un paysage mental. Alors que les jardins japonais induisent par exemple la représentation du paysage par des symboles; mon jardin japonais lui, capture non pas une image, mais un certain environnement qui réside à travers des rebuts collectés.

Ce travail développe alors une certaine économie des matériaux et s’étend jusqu’au recyclage de ses propres ‘déchets’ (agglomérats, gravats, poussières), offrant à la matière une liberté de s’introduire indéfiniment au sein d’un cycle de fabrication dont l’artiste est lui-même producteur et participant. Un réseau d’inter-relations compose la structure de l’installation qui prend la forme d’une reconstitution de traces laissées par la ville, de gestes de chantier et d’atelier, d’un tableau. La trace est perçue comme signe ou indice susceptible d’évoquer un référent, une histoire, un accident, un territoire, une géographie. Ces productions s’appuient sur des changements d’états, de statuts, sur des ambiguïtés, sur des oppositions ou des déséquilibres. La matière expose alors sa nudité et sa fragilité par l’articulation de forces révélatrices de l’activité humaine. ‘Passive’, abandonnée ou jetée, elle se voit de nouveau contrainte, forcée, tirée, ‘activée’. Les sculptures sont faites de ces quelques gestes arrêtés que l’on pourrait situer entre le hasard et le délibéré, entre le doute et l’évidence. Sorties de l’atelier, elles dévoilent autant leurs procédés de fabrication que leurs possibles altérations dans le temps, s’inscrivant ainsi transitoirement dans l’espace d’exposition.

L’exposition au Frac Bratagne propose une visite approfondie de l’objet, de la sculpture et de sa représentation par des jeux de compositions, d’assemblages, de détournements et de transformations, puis réexamine les relations et les structures existantes. Ce n’est donc pas seulement la matière qui importe, mais les forces et les ambiguïtés qu’elle peut rendre visibles autour d’elle. Mon jardin japonais répond dès lors à une tension dialectique qui met en jeu matière, temps et espace et inévitablement, contenant et contenu de l’œuvre : le ready-made se confronte à l’objet manufacturé, le trouvé à l’acheté, l’usinage à l’artisanat, la nature à la culture, l’objet à la sculpture.